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Culture 2.0 (contrat culturel de Loïc Goyet)
27 mars 2009

Premier spectacle

Yes Igor contre la guitare - Le grand combat - Performance Collectif Yes Igor: Monsieur Gadou, Isabelle Jelen, Pierre Lachaud, Bruno Lahontâa, Dominique Pichon mis en scène par Yes Igor Le TNT Vendredi 30 Janvier 2009 Lorsque l'on arrive pour se placer, nous somme tout de suite confrontés à la pierre angulaire de la performance à venir : quatre guitares suspendues, branchées et mises en valeurs par des lumières verticalement placées par rapport aux objets concernés. Cette disposition nous montre ainsi une sacralisation, une bénédiction de l'objet. Les artistes arrivent d'ailleurs humblement face à l'instrument. Le premier performeur arrive d'ailleurs portant un casque de moto, se dénudant de toute identité face aux guitares, et frappant la tête contre la guitare pour montrer le sacrifice de la guitare, dans la vie de tout les jours comme dans le spectacle a venir. Et c'est donc une véritable torture passionnée dans un tumulte sonore, ou le spectateur souffre à place des objets, et appréhende les sons à venir des chocs entre l'instrument musical et les instruments de souffrances. Petit à petit les objets conçus pour la souffrance sont remplacés par des objets beaucoup plus communs à notre existence. Tout de suite on voit que la guitare est placée dans un cadre quotidien, remplaçant d'autres objets dans son utilisation et montrant son omniprésence. Est-ce pour ce son si dure qui nous montre la brutalité de notre vie étriquée derrière un quotidien de plus en plus codé ? Est-ce pour cette forme qui offre des possibilités et des analogies illimitées pour nous représenter et nous montrer devant un miroir ? Dans tout les cas, les spectateurs se prennent au jeu face à l'intense absurdité des situations qui nous pousse à se foutre de notre société. Mais Yes Igor va beaucoup plus loin et va même directement se confronter physiquement à la guitare pour mettre en scène les actions les plus primaires de notre espèce et indépendante de notre société : le sexe, la nourriture, le mouvement, la guerre. Dans ce qu'il y a de plus vital, nous retrouvons encore la guitare. Ce qu'il y a de paradoxale c'est que pour les artistes, dans notre rapport à la nature, nous retrouvons encore l'instrument ; un produit issu de la société industrielle, mais la violence de l'instrument dans son parfaite harmonie n'est elle pas aussi un élément primaire ? A force on remarque que ce spectacle, on l'on voit des guitares souffrir, s'entrechoquer, se déformer etc. n'est qu'une ode pour cet instrument, en la mettant au coeur de tout ce qui caractérise notre humanité. Pour le symboliser le spectacle se termine de la plus belle des manière : un des artiste à d'accroché sur lui, les 4 guitares principales qui ont servies pour la performance ; et il gesticule afin que les guitares poussent un dernier râle ; comme pour nous confirmer que la guitare est plus ancrée dans l'humanité que ce que l'on pourrait le penser. Personnellement j'ai apprécié le spectacle, drôle et choquant ; il m'a fait souffrir, car je suis moi même guitariste et la vue de la maltraitante de ces guitares m'ont un peu fait du mal mais m'a surtout touché. Je ne sais pas si j'ai extrêmement bien compris ce spectacle mais du sens que j'en ressens, je trouve la performance très intéressante et inédite. Au final, je ne vois qu'un seul point négatif : la durée, car le spectacle n'a duré qu'un peu moins de 45 minutes, et je trouve cela trop court, ce qui est finalement bon signe.
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